Soutenir un collaborateur en situation personnelle difficile

Comment manager un collaborateur en proie à des soucis personnels ? Y-a-t-il un "juste" soutien humain et opérationnel à apporter ?
À retenir
Identifier les signaux d'alerte sans les interpréter
Des changements dans la façon de travailler, de communiquer, peuvent attirer l'attention et nous faire dire "il / elle va mal". Les causes pouvant être multiples et complexes, mieux vaut éviter de les supposer ou de les interpréter. La question "ce sont tes problèmes personnels qui t'empêchent de te concentrer ?" peut être, à juste titre, très mal perçue. Aussi est-il préférable d'observer ce qui est différent (ce qui a changé) et de l'exprimer sous forme de constat, sans aucune tentative d'analyse.
Permettre l'expression sans l'imposer
Pas évident de trouver un juste-milieu distance/proximité dans lequel on se sente à sa place en tant que manager et humainement bienveillant. Le collaborateur peut avoir envie de partager ses problèmes et d'être compris dans sa difficulté à faire face. Dans ce cas, il s'agit d'écouter, sans jugement ni conseil. Ecouter sans oublier le cadre dans lequel on écoute, celui de la relation hiérarchique, pas amicale et donc veiller à ce que le collaborateur n'aille pas trop loin dans des confidences qui ne nous seraient pas utiles et qu'il pourrait regretter.
A l'inverse, s'il ne souhaite pas partager ses soucis, il s'agit de respecter sa réserve. On n'a pas besoin, pour le soutenir, de savoir ce qu'il se passe exactement.
Envisager la tenue du poste dans la situation actuelle
Il est possible que les problèmes personnels n'aient pas d'impact sur le travail ou que le collaborateur ne veuille pas d'ajustement ni d'aide. Dans le cas où au contraire, une adaptation est nécessaire, voici plusieurs questions à poser : 
- Dans le contexte actuel, qu'est-ce qui peut t'aider ? 
- Comment vois-tu ton travail en ce moment ? 
- Comment envisages-tu les semaines qui viennent ? 
- Qu'attends-tu de moi ?...
Soutenir le collaborateur dans son travail est une façon discrète de la soutenir plus globalement.
Je m'évalue
Voici maintenant 3 questions pour tester vos acquis.
A chaque question une seule bonne réponse mais attention, il y a parmi les réponses possibles, une "presque bonne" qui pourrait vous faire hésiter !
1 / 3   Signes de repli
Hans, depuis quelques semaines, s'enferme sur lui-même. Il communique peu avec l'équipe, déjeune seul, semble triste etc. Vous ne le reconnaissez plus. Que faites-vous ?
Vous attendez encore quelques jours pour voir si la situation évolue.
Inutile si le changement dure depuis déjà plusieurs semaines.
Vous alertez la Direction des Ressources Humaines.
Pourquoi pas mais dans un second temps, une fois que vous aurez échangé avec Hans.
Vous pensez qu'il a des problèmes personnels et le questionnez : "j'ai l'impression que tu as des soucis en ce moment; que se passe-t-il ?".
Un peu abrupt, mieux vaudrait une question plus générale pour commencer.
Vous profitez de votre point hebdomadaire pour lui demander : "je te vois plus à l'écart en ce moment, y-a-t-il quelque chose qui te préoccupe ?".
Oui, vous choisissez un moment de face à face pour aborder sans jugement ni interprétation la question.
2 / 3   Idées noires
Helena, épuisée par des soucis familiaux, vous dit à demi-mot qu'elle a parfois des idées noires. Que lui répondez-vous ?
Ne dis pas des choses pareilles, tu traverses une période difficile mais ça va s'arranger, tu es pleine de ressources.
Bienveillant mais cela ne va pas suffire.
La période est difficile pour toi et j'ai l'impression que tu es épuisée. Je voudrais que tu rencontres le médecin du travail.
Oui, le signal est à prendre au sérieux et vous ne pouvez pas, seul, gérer le risque.
Prends-tu des médicaments ?
Indiscret. Et la réponse ne vous apporterait pas grand-chose.
Je sais que c'est dur mais il faut savoir mettre ses soucis de côté, cela aide à tenir le coup.
Cela sonne comme une leçon de conduite.
3 / 3   Tout va bien !
Gildas n'est plus attentif à son travail; il est souvent en retard le matin, quitte le bureau pour téléphoner etc. Lorsque vous le questionnez pour savoir ce qui ne va pas, il vous répond "tout va bien". Que lui dites-vous ?
Tu me dis que tout va bien mais je te sens moins présent, je préfèrerais que tu me dises ce qui t'arrive.
Si Gildas ne veut pas exprimer ses soucis, mieux vaut le respecter.
Je comprends que tu ne me dises pas ce qui te préoccupe. Mais je voudrais voir avec toi comment fonctionner en ce moment.
Oui, une façon simple d'aborder la situation en acceptant la position de Gildas.
Pourquoi ne veux-tu pas me dire ce qu'il se passe ?
Trop insistant.
Je pense que tu devrais prendre quelques jours de congés pour te reposer.
Ce ne sera pas forcément une solution.
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