S'exprimer clairement
S'affirmer en transverse
On a besoin, pour faire avancer les projets, d'être écouté, suivi... et ce n'est pas toujours le cas !
Comment se faire entendre sans le "sésame" de la position hiérarchique ? Comment aborder une situation tendue ?
Je compare
À retenir : 3 points clés
C'est souvent parce qu'on ne dit pas les choses clairement, que
l'on demande sans demander vraiment, que l'on reproche mollement... que
l'on est finalement peu entendu. L'affirmation de son
point de vue et de sa volonté passe par une formulation précise
et audible de ce qui est important pour nous. Cela demande parfois de
réfléchir en amont : qu'est-ce que je veux ? Est-ce
légitime ? En quoi ?...
Identifier les freins
Si l'autre ne me suit pas, c'est peut-être qu'il a d'autres
intérêts ou priorités à défendre, qu'il n'y a pas d'enjeu, pour lui, à
faire ou ne pas faire avec moi. Dans ce cas, s'imposer
implique de trouver ce qui empêche la réalisation de nos
attentes. Donc poser explicitement les freins, sans langue de bois puis
questionner pour en saisir la portée et relever des
leviers.
Se positionner comme facilitateur
S'affirmer en l'absence de pouvoir hiérarchique consiste à faire
adhérer, pas à imposer. De fait, on mise, pour avancer, sur la qualité
de la relation. Et cette qualité s'installe dès lors
que l'autre nous identifie comme aidant, facilitant, capable
d'apporter des solutions, de valoriser. On peut alors sortir de la
stricte tâche pour intervenir, plus globalement, sur les
conditions de sa réalisation.
Je m'entraîne
Vous n’avez pas été convié à une réunion interne transverse à laquelle vous pensez pourtant devoir participer. Vous avez en effet des propositions à soumettre, des intérêts à défendre. Que faites-vous ?
Vous ne faites rien. Vous savez bien que l'animateur de la réunion l'a fait exprès et ne voulez pas vous battre pour si peu.
⚠
⚠
Très mauvaise idée que de ne rien faire, sauf si vous souhaitez être
évincé définitivement de ces réunions ! En ne vous manifestant pas, vous
validez que vous n'auriez pas de valeur ajoutée dans cette réunion.
Vous adressez un mail à l'organisateur de la réunion : "Je constate que
tu ne m'as pas invité à la réunion Spoltek et j'aimerais en connaître
les raisons ?"
⚠
⚠
Le mail n'est pas une bonne idée. Mieux vaut un échange téléphonique qui
permettra de questionner et de rebondir sur les réponses. Par ailleurs,
ce mail peut être perçu comme accusateur et n'aidera pas à se faire
entendre ou respecter.
Vous appelez l'organisateur de la réunion : "je m'aperçois que je ne
suis pas convié à la réunion Spoltek et j'en suis étonné. Pour quelles
raisons ne suis-je pas parmi les participants ?"
✓
✓
Question qu'il est essentiel de poser à l'animateur de la réunion et ce
sur un ton posé, sans agressivité. Peut-être s'agit-il d'un malentendu
(erreur d'envoi d'invitation...). Et s'il y a à cela une raison, vous
pourrez échanger.
Conseil du coach
250 000 personnes rassemblées pour une cause
Ce qui définit un leader selon Simon Sinek
3 approches, pas de vérité
Chronique : Dans l’affirmation de soi, qu’affirme-t-on au juste ?
La question paraît sûrement candide.
Une abondante littérature associe l'affirmation de soi au charisme, à la capacité de « convaincre en toute circonstance », de « capter l'attention » par une posture, un ton, des mots qui sauront montrer qui l'on est...
Une abondante littérature associe l'affirmation de soi au charisme, à la capacité de « convaincre en toute circonstance », de « capter l'attention » par une posture, un ton, des mots qui sauront montrer qui l'on est...
Le propos est clair : s'affirmer, serait s'imposer face aux autres, d'où la fréquente injonction « mais impose-toi donc ! » aussi inutile que dévastatrice.
Pourtant, l'assertivité nous l'apprend depuis quelques années : inutile de bomber le torse ni de parler haut et tranchant pour se faire entendre. L'affirmation de soi peut être « douce », respectueuse, discrète, voire réservée.
Pourtant, l'assertivité nous l'apprend depuis quelques années : inutile de bomber le torse ni de parler haut et tranchant pour se faire entendre. L'affirmation de soi peut être « douce », respectueuse, discrète, voire réservée.
Comme dans les expressions « confiance en soi », « maîtrise de soi », cette idée du soi à développer a quelque chose de dérangeant. Parler d'un « soi », c'est un peu parler d'un tout inaccessible… et finalement de rien. Ou en tout cas de rien d'aidant pour qui en ferait une cible de progrès.
S'affirmer ou affermir ? Affermir pour s'affirmer ?
« Affirmation» (affirmatio en latin) vient du verbe ad-firmare qui signifie « rendre ferme ».
Que peut-on rendre ferme ? Un propos, une voix, une attitude mais aussi une idée, une position, une décision.
Dans ce cas, nul besoin d'assurance verbale ni de charisme inné mais plutôt d'une pensée déterminée à communiquer. La voix peut alors trembler, les mots s'entrechoquer…
Car l'affirmation, le « se faire entendre », peuvent finalement emprunter des chemins de traverse, se faire attendre, comme l'a souvent montré l'Histoire.
Un garçon solitaire, d'une timidité maladive et très peureux écrit « La poltronnerie allait de pair chez moi avec la réserve. […] Comment pouvais-je être aussi peureux ? ».
Devenu grand, habité de convictions à partager, il est tétanisé à la perspective de parler en public : « Il arrivait souvent qu'au moment précis où j'avais réuni le courage nécessaire, on abordait un sujet nouveau. Il en fut ainsi longtemps. » (*) Il couche alors ses idées sur le papier et les fait lire par d'autres.
Cet homme si réservé, c'est… Gandhi.
Oui, l'affirmation est polymorphe, contextuelle et, de fait, ouverte aux multiples styles de chacun !
Valérie Bergère pour le Gymnase du Management
(*) Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité, Presses universitaires de France, 1998.
Je m'évalue
Voici maintenant 3 questions pour tester vos acquis.
A chaque question une seule bonne réponse mais attention, il y a parmi les réponses possibles, une "presque bonne" qui pourrait vous faire hésiter !
1 / 3
"Tu n'es pas mon chef !"
Vous animez un groupe projet. Un des membres du groupe n’a pas produit le travail attendu et vous le lui faites remarquer. Il vous répond « mais tu n’es pas mon chef ! ». Que lui dites-vous ?
Non, je ne suis pas ton chef mais je suis en charge de la conduite de ce projet !
Inutile, votre collègue le sait déjà. En vous justifiant, vous rentrez dans son jeu relationnel.
Bon écoute, je sais que tu es chargé en ce moment. Mais on a aussi besoin d’avancer sur ce projet. Quel délai peux-tu tenir ? ⚠
C’est une réponse-fuite. Le problème n’est pas le travail non réalisé mais la non-reconnaissance de votre rôle de chef de projet.
Effectivement, je ne suis pas ton chef. Cela signifie-t-il que tu ne reconnais pas mon rôle dans la conduite de ce projet ? ✓
Oui, question essentielle. Elle traduit le message implicite et va permettre de discuter de ce qui pose problème sans faux-semblant.
Et qu'est-ce que cela change ? ⚠
Vous attaquez ! Peu de chances d'avancer.
2 / 3
Se faire entendre
Un de vos pairs ne tient pas compte de votre avis sur un sujet qui vous concerne pourtant directement. Que lui dites-vous ?
Je voudrais qu'à l'avenir, tu tiennes compte de mon avis. ⚠
La demande est légitime mais serait encore plus pertinente après la réponse 2.
La solution que tu lances ne tient pas compte de mon avis. Pour quelle raison ? ✓
Oui, constat à formuler sur un ton neutre et posé.
Je n'apprécie pas que tu me court-circuites. ⚠
Attaque ! Ce n'est pas la meilleure voie pour se faire entendre.
Vous préférez ne rien dire et être plus vigilant la prochaine fois. ⚠
Risqué, cela pourrait donner l'impression que vous acceptez d'être écarté.
3 / 3
Engagement ?
Antonio n'a pas communiqué les données qu'il devait produire il y a déjà 3 semaines. Comment abordez-vous le problème avec lui ?
Quand penses-tu nous communiquer les données ? ⚠
La date donnée ne sera pas une garantie.
Tu devais nous communiquer les données il y a 3 semaines, ça devient urgent. ⚠
Antonio le sait.
On attend depuis 3 semaines, que se passe-t-il ? ⚠
Question importante mais qui amènera Antonio à se justifier, se défendre.
Avant de re-parler du planning, je voudrais que l'on échange sur la façon dont tu vois ta contribution au sein du groupe projet. ✓
Oui, le problème est celui de l'engagement d'Antonio et c'est de cela qu'il faut parler.
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